Mi-ange, mi-sorcière
Certaines femmes ont un visage d'ange derrière lequel se cache une sorcière aux griffes acérées. C'est ainsi qu'au Moyen-Age, en terre de Berry, étaient considérées les femmes dont la beauté sortait de l'ordinaire. Elles ne pouvaenit pas être belles et bonnes à la fois. Donc, on considérait qu'elles avaient des talents maléfiques. Il faut dire que chez moi, en Berry, de vraies sorcières ont existé et il paraitrait même qu'il y en a encore...
Le Berry est en effet jalonné de légendes, baigné de mystère, fait d'ancestrales superstitions, d'insolite, où se révèle l'étrange. Est-ce pour retenir le visiteur sous le charme? Ce pays fut longtemps celui des sorciers et birettes (spectres en chemises blanches), comme le révèle l'étonnant musée de la Sorcellerie à Concressault près de Blancafort. Un don pour le fantastique qu'illustrent également les fresques des églises romanes, le Berry se voit constellé de curiosités, notamment lorsque l'on descend vers Châteauroux et la Vallée de l'Indre, et que l'on s'aventure au coeur de la Vallée Noire, au pays de George Sand. Ces mêmes pittoresques paysages furent largement évoqués par la romancière et servirent de toile de fond pour y fixer la plus part de ses oeuvres, inspirées de scènes champêtres et du folklore berrichon. "La Mare au Diable" l'une des oeuvres de la romancière en est issue.
Le Berrichon aurait-il un esprit superstitieux ?
De nombreuses légendes berrichonnes relatent cet état de fait. C'est surtout du côté de la Vallée Noire et de la Brenne que cela produirait le plus matière à réflexion. Bouchures et carroirs ont longuement été évoqués dans ce sujet au siècle dernier. Et les procès en sorcellerie y furent légion. Des campagnes " hallucinées" (décrites ainsi aux Légendes 1 Diableries du Berry (Gilbert Laconche - Editions Verso) offraient des décors appropriés.
- Par exemple, la chasse au Bôdet, chasse nocturne qui traverses les airs avec dit-on, des hurlements, miaulement et abois. Des paysans affirmèrent que ce tintamarre fut produit par Georgon et ses suppôts, au moment où il conduisait les âmes en enfer.
- Le carroir (carrefour en berrichon) de la Croix-Temple, placé sur le chemin qui conduit au village de Cosnay, serait souvent visité par un tornant (revenant) enveloppé d'un linceul.
Bon, ce sont aussi des légendes indissociables du patrimoine rural berrichon.
Je vous rassure mes ami(e)s, je suis Berrichonne et derrière mon doux visage (modeste moi, rires) ne se cache pas une sorcière, alors inutile de sortir vos gri-gri !
