La Femme qui parlait Aux Oiseaux
Ombeline se promenait dans le bois, quand soudain, un bruit sec la fit se retourner. Tout d'abord, elle ne vit rien. Puis, en se rapprochant, elle aperçut un petit oiseau au pied d'un arbre. En l'examinant de plus près, elle ne remarqua aucune blessure apparente : il était simplement étourdi par la chûte et surtout terrorisé de voir une belle inconnue qui le regardait de trop près et dont il ne connaissait pas les intentions.
Petite boule de plumes apeurée, l'oiseau se tenait recroquevillé dans la main de la jeune fille. Elle commença à lui parler tout doucement, approchant ses lèvres près de la tête de l'animal. Délicatement, elle déposa des petits baisers furtifs sur son duvet, juste là, vers son petit cou tandis que sa main caressait doucement ses plumes aux couleurs mordorées. Un peu moins effrayé, l'oiseau commença à relever la tête, à regarder tout autour de lui et, guidé par la voix mélodieuse de la demoiselle, il prit de la hardiesse. Il s'accrocha davantage à la main qui s'offrait à lui, mais toujours prudent, il se tenait néanmoins sur ses gardes. La jeune fille continua à lui parler de sa voix douce et chaude et l'oiseau, comme envoûté, la regardait en donnant des petits coups de tête ci et là. Puis elle lui montra quelque chose au loin. C'était l'endroit doù il venait : l'immensité céleste. Tout à fait rassuré sur son sort, le petit moineau se tenait maintenant bien droit et toujours perché sur la main de sa bienfaitrice, celle qui l'avait ramassé et soigné quand il avait heurté cette maudite branche. La jeune fille et l'oiseau savaient maintenant qu'ils devaient se quitter : lui pour reprendre son vol vers d'autres horizons et elle qui continuerait à scruter le ciel pour tenter de l'apercevoir.
Les animaux, quels qu'ils soient, savent reconnaître ceux qui les aiment et les protègent mais malheureusement, ils n'ont pas forcément la même sensation du danger que peut aussi apporter l'être humain.
Catetoile
