Tristesse, compagne des nuits sans sommeil et des journées sans soleil, tu ne me quittes jamais, toujours là collée à moi comme une seconde peau. Tu réveilles mes aurores et empoisonne mes soirées, guettant le moindre de mes gestes, étouffant mes pas et mes mots, nourrissant le flot de mes larmes en me parlant du passé et en me refusant le choix d'y renoncer, me laissant me complaire dans la morosité. Tu me caches volontairement le soleil alors que lui seul pourrait guérir les blessures de mon coeur. Tu m'as tant habituée à ta présence sombre et silencieuse que j'en ai oublié les bruits de la vie. Mes yeux ne connaissent plus les couleurs du soleil puisque tu les as recouvert d'un voile opaque où nulle clarté ne réussit à passer. Tout autour de moi est terne et sans saveur. Même les fleurs ont perdu leur odeur et ma vie se déroule dans un film en noir et blanc.
Tristesse, il faut que tu me laisses, il faut que je retrouve cette joie de vivre oubliée et remisée au plus profond de moi. Tu dois faire preuve de bon sens et trouver une autre raison d'être que moi. Nous devons maintenant nous séparer et partir chacune de notre coté. Petit à petit, tu apprendras à vivre sans moi et tu trouveras très vite un autre coeur en détresse à qui tu prodigueras toute ta sagesse. Moi, je veux sourire, rire, sentir le soleil brûler ma peau et m'aveugler de nouveau, cueillir les fleurs et sentir leur parfum m'eniver, je veux aimer encore....
Un jour peut-être nous nous rencontrerons de nouveau, au hasard d'un chemin mais plus question de te laisser envahir ma vie, nous resterons simplement des amies...
Catetoile